Des presses à panneaux maison

Photo des presses à panneaux en application
Les presses à panneaux en application

Avant propos

L’expérience de mes précédents collages de panneaux m’ont appris une chose… Un serrage efficace sur les champs, permet une bonne adhérence de la colle sur le bois.
Encore faut-il pour cela, avoir des chants parfaitement rectiligne et lisse ! Un défaut sur les fers de la raboteuse laisse un léger filet de matière et empêche les chants de joindre parfaitement !
Il faut aussi prendre en compte, que lorsque l’on sert l’ensemble de son panneau avec des serre-joints,  ces derniers effectuent une forte pression sur les chants extérieurs du panneau et par conséquent, ils écrasent et laissent la plupart du temps leurs empreintes…
Pour remédier à cette problématique, il suffit d’insérer des cales de bois tendre en sandwich entre le panneau et le serre-joint.
Seulement, il n’est pas toujours évident de placer l’ensemble seul et convenablement…
Lors du serrage, la pression qu’exerce le serre-joint sur le panneau, entraîne une déformation convexe de celui-ci  (le panneau se cintre légèrement).
Pour empêcher ce phénomène, il faut exercer une forte pression sur le dessus du panneau durant l’encollage.
C’est souvent un véritable challenge !!!
Autant vous dire, que pour l’encollage d’un panneau, il faut un grand nombre de serre-joints et cela représente un sacré budget !
Pour ma part, je préfère investir dans des serre-joints relativement chère d’une grande marque.  La qualité du premier prix nous réserve souvent bien des surprises…
À l’heure où j’écris cet article, je n’ai en ma possession que 5 serre-joints à poignée en bois, ce qui est problématique pour réaliser l’encollage de panneau…
N’ayant pas le budget nécessaire pour investir immédiatement dans de nouveaux serre-joints,  il me fallait mettre en place un système de presse « maison »!
Je vous propose donc de découvrir des presses à panneaux simples et fonctionnelles, réalisés dans du bois de seconde vie (palette).

Le délignage des montants de palettes

Dans un premier temps, je choisis quelques montants provenant de pieds de palettes.

  • Je dégauchis à la dégauchisseuse une face et un chant sur chacun des montants.
  • Je passe ensuite la seconde face à la raboteuse en prenant soin d’effectuer une passe sur la face dégauchis.
  • Je déligne ensuite deux tasseaux de 40 mm de large dans chacun des montants précédemment rabotés.
  • Pour finir, je passe les deux côtés qui viennent d’être débités à la raboteuse afin d’obtenir une section de 35 x 35 mm.

Venant de faire l’acquisition d’une scie/toupie Hammer, c’est l’occasion pour moi de la prendre en main et d’essayer par la même occasion, la lame de délignage « Silent Power ».

Photo lame de délignage Silent Power
Lame de délignage Silent Power

La mise en longueur

Il faut à présent couper tous les tasseaux à la même longueur.
Avec le guide de coupe et ses butées, le travail en série est d’une rapidité remarquable !
Il ne m’aurait pas été possible de le faire sur « la table de scie circulaire » car la longueur du guide de coupe était inférieur à la longueur des tasseaux. Cela dit, j’aurais très bien pût le faire en maintenant l’ensemble des tasseaux avec deux serre-joints et effectuer la mise en longueur à l’aide de la scie circulaire et de sa règle…

Photo du débit des panneaux
Débit des tasseaux

Le perçage des trous de liaisons

Afin de maintenir fermement en place les éléments à encoller et empêcher
Pour maintenant parfaitement les éléments à encoller en sandwich, entre
Le principe des presses à panneaux, est de prendre en sandwich entre deux tasseaux, les éléments à encoller.
Ce procédé empêche aux éléments encollés de gondoler lorsque les serre-joints exercent une pression sur ces derniers…
Afin d’assurer une liaison parfaite entre le tasseau bas et le tasseau haut, il est important d’effectuer des perçages parallèles !
J’ai choisis pour cela, d’assembler les deux tasseaux ensemble à l’aide de ruban adhésif .
Ainsi, je perce en une seule étape tous les trous de liaison sans aucune difficulté…

Photo des tasseaux scotchés
Perçage des trous de liaison

Le perçage de chaque trou a été réalisé à la volé à l’aide de la perceuse à colonne.
Vous pouvez tout aussi bien effectuer cette étape avec une visseuse/dévisseuse sans aucune difficulté…
Il faudra simplement effectuer un marquage sur chaque paire pour facilement les identifier !
En effet,  les perçages effectués à la volé ne correspondront probablement pas, si vous les associés avec un tasseau provenant d’une autre paire !!!

Photo des perçages parallèles
Les paires de tasseaux sont percés parallèlement

Le ponçage

Afin de faciliter le nettoyage d’éventuel résidus de colle… Un ponçage au grain 80 à l’aide de la ponceuse orbitale permet de faire disparaître toutes les traces de repérage…
Un ponçage au grain 150 effectué à l’aide d’une cale à poncer est nécessaire  avant l’application d’un vernis.
J’ai bien entendu cassé les arrêtes sur chacune des faces…

Photo du ponçage des tasseaux
Ponçage des tasseaux à la ponceuse orbitale
Photo du ponçage aux grains 150
Ponçage des tasseaux au grain 150 à la cale à poncer.

La finition

Le ponçage maintenant effectué, il est temps de passer à la finition…
Pour ce faire, j’ai utilisé un simple vernis ciré satin « Chêne doré » de la marque V33 !
Certains d’entre vous auront reconnu la provenance de cette boîte, grâce à cette petite étiquette de couleur jaune ! 😉
Une façon de se procurer à moindre coût ! 😉
L’application est réalisé au rouleau, car celui-ci laisse une texture lisse ! 😉

Photo de la boîte de vernis
Application d’un vernis ciré satin « chêne doré »
Photo des tasseaux en train de sécher
Séchage de la première couche

Avant de procéder à la seconde couche, j’effectue un petit égrainage rapide au grain 320 à l’aide d’une cale à poncer.
Bien entendu, avant d’effectuer la première et la seconde couche de vernis, j’essuie à l’aide d’un chiffon bien propre, toutes particules de poussière…

Photo de l'égrainage
Égrainage pour la seconde couche au grain 320

Les tiges filetées 

Pour permettre une grande capacité de serrage en épaisseur, rien de tel qu’une tige filetée de diamètre 10 mm.
Ce n’est pas toujours évident de déterminer la bonne longueur, on ne sait pas toujours ce que l’on sera amené à encoller en épaisseur de panneau.
Il ne faut pas négliger non plus l’épaisseur des écrous et des rondelles…
Afin d’optimiser au mieux mes presses à panneaux, j’ai déterminé qu’une longueur de 100 mm serait suffisante !
Comme vous pourrez le constater dans la dernière photo de cet article, c’est suffisant pour encoller un panneau de 35 mm d’épaisseur ! 😉
Pour former la « tête » de chaque tiges filetées, un écrou « frein » sera vissé à l’aide de deux écrous bloquaient l’un sur l’autre.
L’ensemble maintiendra fermement les panneaux à l’aide d’un écrou dit « papillon ».

Photo de la mise en longueur des tiges filetées
Mise en longueur des tiges filetées

Après avoir tronçonné l’ensemble des tiges filetées nécessaires pour la réalisation des presses à panneaux, j’effectue un ébavurage de celle-ci au touret.
Il arrive qu’après cette tâche, le filet de la tige soit défectueux.
Pour y remédier, je refais le filetage à l’aide d’un taraud.
Un petit coup de papier abrasif pour parfaire la finition et le tour est joué ! 😉

Photo des tiges filetées ébavurés
Ebavurage des tiges filetées

Maintenant que les tiges filetées sont prêtes, je peux viser les écrous « frein »  pour former les « têtes » de ces dernières.
Afin de faciliter cette étape, je vis à l’opposé, des écrous dit « double » l’un sur l’autre.

P.S.: Vous pouvez remarquer que l’établi « Master 700 » est bien pratique pour fixer solidement des pièces cylindriques !
Celui qui aurait un œil averti,  remarquerait que je n’utilise pas convenablement cette fonction ! 😀
En effet, il aurait été préférable de maintenir la tige filetée entre les deux presses prévues à cette effet… Cela aurait évité de laisser les empreintes du filetage sur le chant en MDF du plateau ! 😉
L’erreur est humaine… Mais on apprend de ses erreurs ! 😉  Cela forme la connaissance et l’expérience ! 😀

Photo d'un écrou doublé
Mise en place d’un double écrou

Vous pouvez vous servir d’un étau, ou tout simplement viser l’écrou « frein » à la volé, si vous possédez un double  » jeu de clé » !  😉

Photo de la mise en place d'un écrou frein
Mise en place d’un écrou frein

Il est maintenant temps de rassembler toute la quincaillerie nécessaire pour assembler les presses à panneaux !

Photo de toute la quincaillerie
Préparation de toute la quincaillerie.

Mise en application

Voici un exemple des presses à panneaux en action.
J’ai réalisé 4 jeux de presses qui peuvent bien entendu, être stocké à la verticale le temps du séchage…
De cette façon, vous pourrez alors disposer de votre établi durant la phase de « séchage » et voir même de gagner de la superficie dans votre atelier  ! 😉

Photo des presses à panneaux en application
Les presses à panneaux en application

L’expérience

Vous avez des questions ? N’hésitez pas à les poser dans les commentaires. Je me ferai une joie d’y répondre ! 😉
Je vous invite aussi à faire toutes vos remarques, vos critiques, vos suggestions dans les commentaires.
Quelle qu’elle soit… une remarque positive ou négative est riche d’enseignement ! 😉
Cette réalisation m’a apporté de nouvelles idées, une nouvelle expérience et de nouvelles connaissances…
Je réfléchie déjà à une nouvelle version de ces petites « presses à panneaux  » maison, afin d’en faciliter l’utilisation et de gagner en productivité !
La phase d’encollage est parfois un véritable challenge… Selon la colle utilisé, le temps pour l’employer peut parfois être d’une très courte durée !
Bien entendu… Il faut prendre en compte la température de l’air ambiante, sinon on court à la catastrophe… Il faut être bien organiser car le droit à l’erreur est impardonnable dans certaines situations !
Selon l’espace de travail dont vous disposez et le nombre de collage que vous devez réaliser, il faut parfois « ruser » afin d’optimiser au mieux cette procédure et gagner un temps « précieux » !
Les futurs « presses » devraient pouvoir répondre à cette attente… Je vous invite cependant à patienter encore un bon moment ! 😉

 

6 Comments

  1. Génial ce système de presses. Personnellement je ne trouve pas de palettes avec de telles montants ceci dit.
    Et je ne dispose pas du matériel adéquat pour utiliser le bois de récupération de cette façon (raboteuse/dégauchisseuse notamment). Aurais-tu des idées de bois prêt à l’emploi peu cher pour les utiliser ainsi ?

    • Bonjour,
      Ce sont des montants de palettes d’agglo pour la maçonnerie.
      Des chevrons pourraient éventuellement faire l’affaire, à condition qu’ils soient bien sec et raboté sur une face au minimum !
      L’inconvénient, le sapin travail très vite… Il vaut mieux préférer un bois dur !

    • Le Pin est effectivement beaucoup plus dense il me semble et éventuellement moins résineux !
      Ici, j’ai fait avec les moyens du bord… La palette était un avantage beaucoup moins onéreux et idéal pour faire d’éventuelles erreurs ! 😉

  2. Bonjour,
    Est ce que cette façon de « presser » les tasseaux entre eux ou des planches épaisses peuvent servir à faire un plan pour une table par exemple ?

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